par Christophe Dequidtil y a 2 ans5 min de lecture
Götene est l'un des 11 sites de production d'Arla en Suède.
Arla Foods est déterminée à résoudre le double enjeu de la lutte contre le réchauffement climatique et du développement de la production laitière.
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Comme l’affirme Lena Johansson, rédactrice en chef de la revue agricole suédoise Land Lantbruk, « le lait fait partie du patrimoine de la Suède, de la même manière que le blé et la baguette font partie de celui de la France. C’est le lait qui a fait sortir le pays de la pauvreté. L’État est donc prêt à préserver sa production à tout prix, ainsi que ses éleveurs, avec des actions très concrètes comme distribuer ce précieux liquide gratuitement aux écoliers. » Et pourtant, la chute démographique des éleveurs se poursuit, sans pour autant affecter de façon sensible la production.
Arla Foods, géant économique du secteur, est né de la fusion de la coopérative suédoise Arla et de la danoise MD Foods, en 2002. Spécialisée dans la production et la transformation du lait, la coopérative compte 8 500 membres dans quatre pays, la Suède, le Danemark, l’Allemagne et le Royaume-Uni. Forte de ses 21 000 employés, elle a développé un chiffre d’affaires de près de 13,8 milliards d’euros en 2022 dans une centaine de pays.
« Nous sommes les leaders du marché et avons une responsabilité importante sur le développement de la production laitière, avance Helena Markstedt, responsable des relations publiques d’Arla Suède. Pour les producteurs, nous n’avons pas d’aides directes ou encore d’actions pour l’installation, car nous pensons que la meilleure façon d’agir est de leur proposer le meilleur prix du litre de lait possible. » La coopérative se veut offensive envers les autorités pour préserver le cheptel et la rentabilité des exploitations. « Les conditions de vie des producteurs laitiers suédois ont été difficiles ces dernières décennies, mais aujourd’hui il y a un fort soutien politique pour renforcer la production. Et cela peut se faire de manière économique, sociale et écologique. »
Produire du lait en répondant à tous les critères du développement durable et sans affecter le climat est aujourd’hui une équation qui paraît complexe. Mais Arla est déterminée à montrer la voie à suivre dans ce dossier. « La population mondiale augmente, et nous devons produire des aliments sains et nutritifs tout en protégeant la planète. Les produits laitiers font partie de cette équation, précise Helena Markstedt. En Suède, nous avons de bonnes conditions pour produire des produits laitiers à faible empreinte carbone, contribuant à la biodiversité et à la santé des sols avec des normes élevées de bien-être animal. Nous avons également mené des travaux sur l’alimentation des ruminants pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. » Les actions mises en place peuvent servir d’exemple en Europe.
Produire plus de lait avec moins d’émissions est un credo que l’ensemble des adhérents et salariés s’est approprié. Même si les émissions de méthane des bovins ne peuvent pas être totalement évitées, Arla est persuadée qu’elles peuvent être réduites, mais il faut impliquer les agriculteurs. « Nous avons créé la base la plus importante au monde sur les données climatiques, affirme Helena Markstedt. Nous avons un outil qui aide les agriculteurs à savoir quelles mesures sont les plus efficaces pour atteindre nos objectifs de réduction des émissions par kilo de lait de 30 % d’ici 2030. Nous avons également doublé notre objectif de réduire les émissions au niveau de la production à 67 % en éliminant progressivement les combustibles fossiles dans nos transports, en nous convertissant à l’électricité verte et aux sources d’énergie renouvelable. »
Une nouvelle ambition cohérente avec les réductions requises dans les scopes 1 et 2 pour maintenir le réchauffement climatique à 1,5 °C. « Nous sommes fiers que la Science Based Target Initiative ait jugé notre nouvel objectif comme conforme aux accords de Paris, reprend Peder Tuborgh, président d’Arla Foods. Les producteurs laitiers sont indispensables à la nutrition du monde en raison de la richesse de protéines et de calcium pour un prix très abordable. »